Souvenirs à vendre
Souvenirs à vendre - Philip K. Dick
Paru pour la première fois en avril 1966, Souvenirs à vendre est une nouvelle de K. Dick qui sera adaptée par Verhoeven sous le titre Total Recall.
Auteur de SF particulièrement prolifique, souvent pour des raisons alimentaires ou simplement pour se droguer, Philip K. Dick a vu nombre de ses oeuvres adaptées au cinéma. Enfin vu, c’est un grand mot puisqu’il est mort avant la sortie de la première adaptation, Blade Runner. La nouvelle Souvenirs à vendre fait partie de ces oeuvres portées sur le grand écran.
Remémorons-nous l’histoire de cette nouvelle. Douglas Quail est un petit fonctionnaire dont la vie n’a rien de bien palpitante. Mais comme tout le monde, il a un rêve qu’il ne pourra jamais réaliser, voyager sur Mars. Bien que possible à son époque, le voyage sur Mars est bien trop coûteux pour sa maigre solde. Un jour, il se décide donc à faire appel à une société qui peut lui implanter un souvenir plus vrai que nature.
Pour pimenter son souvenir, il décide de s’imaginer un rôle d’agent secret durant son séjour sur Mars. Mais quelque chose d’enfui dans sa mémoire refait surface au moment de l’implant.
We can remember it for you wholesale
Une fois encore, Philip K. Dick fait preuve d’imagination en nous proposant ces Souvenirs à vendre. Simple mais efficace, cette nouvelle nous tient en haleine du début à la fin.
Bien que très courte, une trentaine de pages, cette nouvelle parvient à créer un petit univers des plus prenant autour du personnage de Quail. On le suit donc dans sa quête d’identité et on s’imprègne de sa psychose. Un de ses deux souvenirs est vrai, c’est évident, mais lequel. Qui est donc ce Douglas Quail : le petit fonctionnaire sans ambition ou l’agent secret d’Interplan qui a vécu des missions dans toute la galaxie ?
C’est d’ailleurs toute la force de la nouvelle, son personnage qui fait écho à nos rêves. N’avons-nous pas, nous aussi, des désirs enfuis en nous ? L’envie de changer de vie pour quelque chose de plus…palpitant ? Et si après tout cette vie rêvée était une bribe de souvenir ? De quoi perdre la tête, non ?
Sorti de cela, il faut bien admettre que la nouvelle n’est pas exceptionnelle. Le style est simple, l’action courte mais intense et le contexte quasi-inexistant. Cette nouvelle s’apparente vraiment à un bon court-métrage : suffisamment intense pour nous tenir en haleine mais pas assez développé pour nous maintenir la tête sous l’eau.
Détendez-vous, ce ne sera pas long
En fait, Souvenirs à vendre c’est un petit moment sympathique à la piscine. On plonge, on fait deux, trois brasses, on ressort et on va se sécher. On est détendu, on est satisfait mais ça ne nous a pas changé la vie. Une petite mention spéciale pour la fin…
Si vous avez l’occasion de lire cette nouvelle, n’hésitez pas, vous passerez un bon moment avant de retourner dans votre vie monotone. Mais à moins d’être fan de Dick ou de vouloir revenir aux origines du film Total Recall, cette nouvelle ne vous est pas indispensable.
Note : 13/20
Adaptation cinématographique : Total Recall
Autres oeuvres de l’auteur :