Planète Hurlante

Planète Hurlante – Hollywood a encore frappé

Sorti en 1996, Planète hurlante est l’adaptation cinématographique de la nouvelle Nouveau modèle de Philip K. Dick.

Planète hurlanteRéalisé par Christian Duguay, Planète hurlante fait partie de ces films de science-fiction des années 1990 très axés sur l’action un peu brut. Dans la même veine, on peut citer des films comme Total Recall ou Starship Troopers.

Mais commençons par le commencement, le scénario. La planète minière Sirus 6B est ravagée par une guerre nucléaire lancée par un puissant consortium minier, le NBE (Nouveau Bloc Economique). Cette attaque nucléaire avait pour but de détruire l’Alliance, un regroupement de mineurs et scientifiques s’élevant contre le NBE après avoir découvert que le Berynium, le minerai récolté, dégageait des émanations radioactives.

En guise de représailles, les scientifiques de l’Alliance créèrent les Hurleurs, des machines de guerre totalement autonomes. Mais les hurleurs ont évolué et ne font pas la différence entre alliés et ennemis. Pire, ils créent eux-mêmes de nouveaux modèles de plus en plus perfectionnés.

Une bonne série B un poil prétentieuse

En tant que fan de Philip K. Dick, je tente de lire, voir et découvrir tout ce qui tourne autour de cet auteur. Dick étant certainement l’un des auteurs de science-fiction les plus adaptés au cinéma, les films deviennent une part importante de l’œuvre même de l’auteur, qu’ils la trahissent ou non.

Dans le cas de Planète Hurlante, on se retrouve face à une série B sympathique à regarder mais qui ne va pas beaucoup plus loin. En gros, les scénaristes ont repris la trame de la nouvelle en modifiant les camps, il faut bien admettre que dans les années 90 on essaye d’oublier le conflit américano-russe au centre même de la nouvelle de Dick, et surtout en changeant complètement la fin.

Pour toute personne qui n’a pas lu la nouvelle, Planète hurlante représente un bon film d’action futuriste et post-apocalyptique parsemé de suspense et d’éléments de survival-horror. Du coup, on ne s’ennuie pas et on peut même se prendre à devenir parano en essayant de découvrir la vraie nature des personnages. En ce qui concerne la mise en scène et les effets spéciaux, pas grand-chose à signaler. Ca se laisse regarder et le film n’a pas vraiment vieilli.

Même chose au niveau du jeu d’acteur qui est tout à fait honorable sans pour autant être exceptionnel. Seul bémol dans les personnages, la volonté des scénaristes et dialoguistes de donner une pseudo profondeur qui tourne un peu au ridicule. Je pense notamment au passage, vers la fin, durant lequel une des machines se met à déclamer un passage de Shakespeare (Richard III si mes souvenirs sont bons). Quel intérêt ?…aucun en fait. C’est juste bon à faire croire que la machine est intelligente et que le film est bien plus réfléchi qu’il n’y parait.

En résume, Planète Hurlante est une bonne série B donc, un peu superficielle comme tous les films du genre.

Une adaptation trop hollywoodienne

Mais il faut noter que le film est adapté d’une nouvelle de 70 pages qui elle-même peut sembler très superficielle jusqu’à la fin. Or, c’est bien là qu’est le problème, à la fin. Les scénaristes ont décidé de complètement changer la fin de la nouvelle pour mettre en scène un dénouement très hollywoodien. Sans trop en dire, la fin du film laisse complètement de côté la réflexion finale de Dick qui rend pourtant cette nouvelle si particulière.

Pour faire simple, et essayer de ne pas trop en révéler, le message final du film présente l’amour comme le sentiment humain par excellence…c’est de toute beauté, non ? Dans la nouvelle de Dick, le message final serait plutôt que ce qui définit l’humain est sa capacité à se détruire lui-même. Moins beau, mais certainement plus réaliste…à méditer.

En fin de compte, le film effleure à peine le message de Nouveau Modèle et reste donc au niveau du bon film de série B futuriste là où il aurait pu devenir un très bon film d’anticipation. Dommage car les fans de Philip K. Dick (comme moi) seront carrément déçus, et les autres passeront un bon moment sans pour autant en garder un souvenir impérissable.

Note : 12/20

Adaptation de la nouvelle : Nouveau Modèle