Paycheck
PAYCHECK – Quel homme ce Ben Affleck
Sorti en 2003, Paycheck est l’adaptation au cinéma de la nouvelle éponyme de Philip K. Dick, intitulée la clause du salaire en français.
Une fois de plus, Philip K. Dick voit, depuis sa tombe, l’une de ses nouvelles adaptée au cinéma. Souvent profondes, les œuvres de Philip K. Dick ne sont pas toujours évidentes à adapter sur grand écran. C’est surement pour cela que Paycheck a été choisi, pour sa facilité et sa simplicité.
Pourtant, malgré cela, les producteurs américains ont réussi à rendre l’œuvre originale encore plus bateau et surtout adaptée à un public d’américains décérébrés. Un grand merci à John Woo !
2 ans de perdu, 10 de retrouvé !
Petit point sur le scénario du film. Michael Jennings, ingénieur dont le talent tient véritablement du génie, est spécialisé dans les missions top-secrètes. Ainsi, il accepte de voir ses souvenirs concernant les projets effacés après chaque mission. Ce sacrifice est évidemment compensé par un salaire à faire rêver la majorité de nos politiques.
Tout se passe bien, jusqu’au jour où il accepte une mission de deux ans à l’issue de laquelle sa mémoire sera évidemment effacée. Réticent à l’idée de perdre deux ans de sa vie, Jennings accepte finalement. A son retour, il se rend compte qu’une partie de son salaire a été remplacé, selon sa volonté, par des objets apparemment sans aucun intérêt. De plus, il est rapidement arrêté par la police qui veut savoir ce qu’il a fait ces deux dernières années.
Il va alors tenter de découvrir quel était ce projet qui lui a valu tous ces déboires et la récolte d’objets de brocantes sans intérêts.
Quand Enstein rencontre Steven Seagal
Présenté comme ci-dessus, le scénario semble aussi intéressant que celui de la nouvelle. Mais ce serait sans compter sur John Woo et ce bon vieux Ben Affleck. J’en veux pour preuve le début du film qui résume bien mon sentiment de désespoir.
Alors qu’il vient de finir une mission de quelques mois, Jennings (donc Affleck), se fait effacer la mémoire par son associé, comme d’habitude. Le processus d’effacement de la mémoire est risqué mais semble s’être bien déroulé. Pour vérifier qu’aucune fonction du cerveau n’a été endommagée, Jennings fait un test de…combat au bâton. Car oui, en plus d’être beau, intelligent, riche et ambitieux, notre ingénieur modèle est aussi un expert des arts martiaux.
Elle est pas belle la vie ? Pour ma part, j’en ai jamais rencontré des ingénieurs comme ça, mais ça doit courir les rues aux Etats-Unis.
Et voila comment après 5 minutes de film, on a déjà envie de couper sa platine DVD, de sortir la galette et de la jeter par la fenêtre pour en vérifier l’aérodynamisme. Mais ce n’est évidemment pas le seul défaut de ce film.
Sans m’étaler dans le détail, ce qui serait une pure perte de temps dans le cas de ce film, on se retrouve face à une mauvaise série B, bourrée de scènes d’actions plus stupides les unes que les autres, qui se conclue sur une morale comme seuls les américains savent le faire.
Pour couronner le tout, les personnages ne sont pas crédibles à un seul instant et ce pour deux raisons. Déjà car ils sont caricaturaux au possible. En effet, les méchants sont très méchants et les gentils très gentils. La deuxième raison provient d’un jeu d’acteur digne du grand, de l’unique, de l’incroyable Steven Seagal.
Uma Thurman ne s’investit pas un seul instant et Ben Affleck nous fait quasiment dans le mono-facial. Avec la même intensité et la même expression, il est mesure de jouer la peur, la tristesse, l’amour, la colère… Ca tient véritablement du génie à ce niveau là.
Un film à ne pas consommer même avec modération
Au final, et pour ceux qui ne l’aurait toujours pas compris ou qui seraient directement passés à la fin de cette critique, Paycheck est un film à ne pas voir. Ou alors, prévoyez des amis et un grand, mais un très grand pack de bière et quelques salés pour éponger.
Si Philip K. Dick était encore vivant, je pense qu’il aurait fait une overdose pour essayer d’oublier.
Note : 04 / 20 pour l’audace (du K. Dick par John Woo, il faillait oser)
Adaptation cinématographique de : La clause du salaire
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