Minority Report

Minority Report – film moyen, mauvaise adaptation

Sorti fin 2002, Minority Report est l’adaptation de la nouvelle du même nom, Rapport Minoritaire en français, de Philip K. Dick par Steven Spielberg avec Tom Cruise dans le rôle principal.

Minority reportEn tant que réalisateur et producteur de science-fiction à grand spectacle, Steven Spielberg n’était pas véritablement désigné pour adapter une oeuvre de Philip K. Dick. Plutôt intimiste et engagée en générale, l’oeuvre de l’auteur ne nécessite pas forcément la mise en place de grands effets spéciaux pour être adaptée.

Mais quand on s’appelle Steven Spielberg, ou Ridley Scott dans le cas de Blade Runner, on se doit d’y mettre les moyens. Il faut simplement espérer que ces moyens ne sont pas là pour pallier un scénario simpliste.

Petit rappel sur ce scénario. Dans le futur, John Anderton est un un inspecteur de police d’un genre particulier. Au sein d’une organisation basée à Washington, il lutte contre la précriminalité. Grâce à des précogs, des humains étranges capables de voir des meurtres futurs aux travers de sillons temporelles, il est en mesure d’arrêter des criminels avant qu’ils ne passent à l’action.

Testé depuis plusieurs années, le système est en passe d’être adopté sur tout le territoire américain. Mais un jour, les précogs annonce un meurtre qui sera perpétré par John lui-même. Obligé de fuir fasse à ces anciens co-équipiers, John va devoir découvrir qui est cette victime dont le nom lui est totalement inconnu.

Si on pouvait prédire les adaptations criminelles

Steven Spielberg a donc décidé de s’attaquer à l’un des monuments de la littérature de science-fiction. Et évidemment, il ne choisit pas n’importe quelle oeuvre. Il prend l’une des meilleures nouvelles de Philip K. Dick. Mais que vaut reellement ce Minority Report ?

Tout d’abord, passons sur les points positifs de cette adaptation. Tout d’abord, l’aspect visuel. Il faut bien le reconnaître, Spielberg a mis les moyens pour en mettre plein les yeux aux spectateurs. Images de synthèse de qualité, mise en scène dynamique…tout est fait pour nous immerger dans cet univers.

Et évidemment, ça marche. On se retrouve dans un Washinton façon grande mégalopole entourée de sa petite banlieue bourgeoise avec des voitures ultra high-tech et design. Une vision plutôt classique mais efficace de l’avenir.

En ce qui concerne le jeu d’acteur, il n’y a pas grand chose à signaler non plus. Aussi critiquable soit-il dans la vie, Tom Cruise n’en reste pas moins un bon acteur. Et il faut bien l’admettre, la grande partie du film tourne autour de son personnage. Moins que dans la nouvelle d’origine mais tout de même. Kathryn Morris n’est là que pour donner la réplique à ce cher Tom et seul Colin Farrell arrive arrive à sortir un peu du lot sans pour autant lui voler la vedette.

Mais venons-en à ce qui blesse dans ce film. Tout d’abord l’histoire. Bien qu’on retrouve le début de la nouvelle, Spielberg prend rapidement des libertés à l’oeuvre originelle. Mais pourquoi pas, après tout ? Oui, sauf que lorsque le générique de fin s’affiche à l’écran, les incohérences laissent un goût amer dans la bouche. Pour ne pas spoiler, je dirais simplement qu’en y réfléchissant, la théorie du complot laisse à désirer et que les précogs ne sont censés voir que les meurtres, et rien d’autre. Regardez le film et vous comprendrez.

Autre point noir du film, et même le principal, la moralisation façon Hollywood. Il faut bien l’avouer, ça commence vraiment à devenir lourd cette manie de vouloir tout aseptiser constamment. Prenons l’exemple des précogs. Des humains capables de voir les meurtres dans et l’avenir et qui passent leur temps dans un bassin, sans bouger.

En quel honneur auraient-ils un corps si athlétique et un visage si “parfait”. Là où Dick nous décrit des mutant dont le crâne est hypertrophié et le corps sous développé, Spielberg nous sert des mannequins de cire. Mais je pense que le pire pour les lecteurs de la nouvelle, c’est bien le dénouement. Non seulement c’est incohérent, une fois de plus, mais en plus c’est d’un gentillet…à pleurer.

Evidemment, pour relever l’incohérence complète que représente le scénario, il faut à voir lu la nouvelle… Mais le fait est que c’est là. Dès que l’on veut manipuler le temps dans un film, on s’expose aux incohérences, et force est d’admettre que Spielberg y va avec les deux pieds.

Incohérence, quand tu nous tiens

Au final, Minority Report est un film divertissant mais qui aurait pu être bien plus profond si Hollywood n’avait pas cette manie de vouloir toujours plaire au plus grand nombre. Mais le plus grand reproche que l’on puisse faire à ce film, c’est bien ses incohérences scénaristiques.

C’est quelque chose d’incompréhensible. il suffit de prendre deux minutes pour y réfléchir lorsque l’on écrit le scénario et on se rend rapidement compte que tels ou tels éléments du scénario ne tiennent pas la route. Mais il semblerait que ce ne soit pas le plus important pour les scénaristes, réalisateurs et producteurs d’Hollywood. Et c’est bien dommage…

Note : 11/20 (pour les incohérences !)

Adaptation cinématographique de : Rapport minoritaire

Autres adaptations de Philip K. Dick :

Total Recall

Paycheck

Blade Runner

Planète Hurlante

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