Star Wars – Episode 3
Episode 3 – La revanche des Sith
Critique de Selrach
Cinq ans après le début de la nouvelle trilogie Star Wars, Lucas se décide enfin à clore la saga, pour le plaisir et le soulagement de tous.
Voici enfin l’ultime mouvement de cet opéra spatial. A l’heure de sa sortie sur les écrans, tout le monde se foutait de ce dernier opus de Star Wars : Lucas avait saccagé son œuvre. Restait la curiosité de voir Vador devenir Vador. Pourtant, une surprise de taille attendait les amateurs : les critiques sont élogieuses.
La revanche des Sith est l’accomplissement de la métamorphose de Anakin Skywalker en Dark Vador et, vu les maigres évolutions initiées dans les films précédents, on ne peut que s’interroger sur la manière dont cette transformation va s’opérer. Dans tout les cas elle ne peut être que brutale.
Le film débute sur les chapeaux de roues, les Jedi doivent sauver le sénateur Palatine des griffes de Dark Tyranus et de son sbire : l’androïde Grievous. En une demi heure c’est torché : le Sith est mort et Grievous en fuite. Malheur à ceux qui n’ont pas vu le dessin-animé, La guerre des clones, ils ne savent pas qui est Grievous et se foutent de Tyranus. Ahh merchandising !! Nous voici donc en présence d’un film qui est à la fois d’une tentative désespérée pour rattraper les erreurs des deux précédents opus et pour rattacher enfin les deux trilogies. Dommage que les dialogues soient toujours aussi lourds, pompeux et sans humour, car ils sont les seuls éléments explicites d’un scénario d’une implacable pesanteur.
Le film souffre d’un défaut majeur : il est trop précipité. Du coup l’avènement de Vador donne l’impression d’être le fruit d’une tocade de Skywalker. En pleine bataille, alors que Palpatine se dévoile enfin au grand jour en tant que seigneur noir des Sith, Anakin décide de trahir tout ses amis et ses valeurs. Voyons ensemble, au ralenti, la scène cruciale de la conversion du Jedi au coté obscure de la force.
Palpatine : (devenant très laid) Je suis le seigneur noir des sith !
Mace : (menaçant le Sith) Aide-moi à le tuer Anakin !
Anakin : J’hésite, maître Windu !
Palpatine :(avec un air maléfique) Aide-moi !
Anakin : (haussant les épaules) Bon d’accord ! (Il trahit Mace)
Palpatine : Super, maintenant va tuer de sang-froid des enfants innocents !
Anakin : Oui maître, cela ne me pose aucun problème de conscience.
La suite est du même acabit. Une fois encore, Lucas succombe à sa passion pour les trahisons de fans : Anakin (toujours interprété par une part de quiche), censément le jedi prophétique, se fait littéralement exploser par Obi Wan ; le jedi de seconde zone par excellence. Qu’il perde d’accord, c’est dans la nature des choses, mais pas comme ça merde !
Détail en passant : si le célèbre « Luke, je suis ton père ! » (sans doute la plus grande surprise scénaristique du cinéma d’avant Kaiser Sose) est irrémédiablement gâché pour les générations futures de par l’existence même de cette seconde trilogie, il restait la fraternité secrète de Luke et Leia. S’en est trop pour ce bon vieux Georges qui ne résiste pas au désir de faire voler cet ultime bastion de surprise en éclats.
La fin du film aussi est maladroite et refuse obstinément de s’achever par le triomphe du coté obscure. Le film aurait pu s’achever par la naissance dans la douleur de Vador, ou la construction de l’étoile noire. Eh bien non, il finit sur l’adoption de Luke par des fermiers. Terminer sur une touche d’espoir (un nouvel espoir ?), l’ultime faute de goût.
Pourtant, je dois bien reconnaître que La revanche des Sith est largement meilleur que ses deux prédécesseurs. Les personnages sont plus travaillés et, surtout, le film nous montre enfin ce pour quoi nous avons patienté durant trois films. Dommage que la médiocrité de la menace fantôme et de l’attaque des clones ait rendu obligatoire une ignoble course à la conclusion. Trop de précipitation donne au film un relent d’inachevé, un aspect bâclé dans la finition.
Présenté par de nombreux spectateurs comme un retour aux sources, une apothéose, le film est en fait une sorte de résumé chaotique de ce qu’aurait pu être la trilogie dans son ensemble. Si Lucas avait eu la bonne idée de réduire le premier opus à une demi heure, le second à une heure et de détailler le troisième durant le reste du temps, qui sait, peut être aurions nous été confrontés à une bonne trilogie.
Note finale : 11/20
Intervention de Silvermousq
Bourré de défauts, l’épisode est tout de même un bon film, voire un super film. L’étendue de notre connaissance de la cosmogonie de Star Wars est à son paroxysme et on a définitivement quitté le contexte du simple film d’action futuriste pour entre de plain-pied dans le space opera. Encore quelques clins d’oeil lourdingues, encore des scènes inutiles mais enfin de grands moments épiques, surtout dès que Palpatine est à l’écran. Un final haletant et dramatique même si les ultimes images sont une fois de plus destinées à un public dont le QI ne dépasse pas 70 ou l’âge de 12 ans. La transformation Anakin/Vador, moment-clé de toute la saga, n’est pas trop décevante, et la scène où il tue les enfants fait plaisir à voir. Un final presque en beauté.
Note: 14/20