Star Wars – Episode 1

Episode I – La menace fantôme

Critique de Selrach

En 2000 sortait le nouvel épisode de la saga Star Wars avec un principe des plus alléchants. Alors, un nouvel espoir ?

Ahh, 2000, le jubilé, l’annonce d’un nouvel opus de La guerre des étoiles !!! Le synopsis de cette nouvelle trilogie a de quoi séduire le fan le plus sectaire : la vie et le destin de Anakin Skywalker avant qu’il ne devienne Dark Vador ! Le rêve devient réalité, le générique commence, la musique retentit et le texte défile : le spectateur est aux anges.

La menace fantôme propose donc de traiter la période de l’enfance de Anakin, de son initiation à la force au fin fond de sa planète natale à son placement sous la tutelle de Obi-Wan Kenobi. Séduisant sur le papier, l’épisode fantôme ne tarde pas à montrer ses limites.

Le traitement visuel du film est extrêmement soigné et profite des dernières innovations d’alors. Le spectateur se trouve face à un spectacle impressionnant avec images de synthèses à gogo et surenchère d’action. L’utilisation du fond bleu permet d’intégrer les acteurs à des environnements variés et techniquement très aboutis. Lucas nous prouve une fois encore qu’il est à la pointe du traitement des images. C’est justement là que le bât blesse, les décors du film sont creux et plats  et aucune vie n’émane de ces aplats calculés d’images de synthèse. Du désert aux plaines vertes, en passant par un monde sous-marin, tout est vide et mort.

Autre problème, les personnages sont caricaturaux au possible et incarnés par des acteurs très peu convaincants. Même Liam Neeson se retrouve à déblatérer un texte pompeux et peu crédible sur un ton sentencieux permanent. En outre, suivant une passion toute personnelle pour les personnages inutiles uniquement destinés à alléger maladroitement l’atmosphère de ses films, Lucas nous impose des personnages digitalisés extrêmement lourds et pénibles. Si cette tendance était déjà fortement présente dans les odieuses versions remasterisées des épisodes IV, V et VI, rien ne pouvait nous préparer à Jar Jar Binks. Avec lui, le rythme déjà poussif du film sombre dans le minable, tant il est vrai que son incessante diarrhée verbale empêche toute atmosphère, autre que laborieuse, de se mettre en place.

Le rythme est mauvais, l’ambiance visuelle désagréable et les personnages caricaturaux mais finalement on s’en fout un peu car l’important c’est Anakin. Malheureusement, ici aussi c’est un échec. L’élu de la force est un enfant fort sympathique mais on n’y croit pas et, pour tout dire, on n’a pas envie d’y croire.

Les fans attendaient un film pour peaufiner l’univers Star Wars, Lucas va s’échiner à détruire petit à petit ce qui faisait la richesse de son œuvre. Dans La menace fantôme nous découvrons, la larme a l’œil ( et un goût de vomit dans la bouche), que la force n’est pas une puissance intérieure mystique comme nous le croyions un peu benoîtement mais bel et bien une sorte de virus ou de bactérie. Du coup les jedi sont des malades !! C’est triste hein ?

Georges Lucas prouve une fois encore qu’il à plus le talent d’un vendeur que celui d’un réalisateur. Cette multiplication de personnages secondaires n’a elle pas pour objectif de vendre plus de figurines ? A quoi peut servir la course de pods, très impressionnante, certes, mais occupant un quart du film ? A rien à part à vendre des jeux vidéo.

Pourtant, le film a aussi des qualités (la scène du duel entre Dark Maul et les deux jedi est très intense), mais elles paraissent très artificielles vu ses défauts. Pour ajouter au malheur du spectateur, les scènes sont séparées les unes des autres par des sortes de fondus en spirale (ehhh oui ça existe !). Du coup, les scènes s’enchaînent brutalement et sans transitions. Seule note réellement positive de ce film, la bande son de John Williams est irréprochable.

Un scénario bancal ou tout le monde se fout du retour des Sith, des explosions visuelles pour masquer les vides et l’omniprésence de Jar Jar , le tout servi sur un rythme poussif: Star Wars passe du mythe au cinéma familial un peu pédant, bel exploit.

Note finale : 06/20 (04/20 pour les fans, mêmes ceux qui n’osent s’avouer la nullité du film)

Intervention de Silvermousq

Une des plus grandes déceptions de l’histoire du cinéma. Suite sans logique de scènes d’action sans intérêt, la saga se voit nettement alourdie d’un film-sandwich, tel un mauvais James Bond. Les personnages sont fades et ternes. Mention spéciale au jeune Anakin qui m’a donné pas mal d’envies de meurtre. Dire que ce moutard est censé devenir Dark Vador, j’en pleure encore. Heureusement le film est graphiquement exceptionnel, ce qui nous évite le trou noir absolu.

Note: 04/20