Ocean’s Thirteen
Ocean’s Thirteen
Réglé comme du papier hygiénique, Soderbergh propose en 2007 une conclusion aux aventures de son voleur favori.
L‘un des complices de Ocean est trahit par l’un de ses associés, Willy Bank, et se retrouve ruiné. Pour ne rien arranger, un problème de santé le terrasse en le laissant incapable de bouger, la mémoire vacillante et la raison battant fièrement la campagne.
Bien évidement Danny et sa bande décident de le venger en braquant le casino de Bank. Apres un second opus décevant du point de vue scénaristique mais assez jubilatoire pour peu que l’on accroche aux personnages ou que l’on adhère à l’esprit « bande de potes qui font un film », le réalisateur de la saga nous propose un retour aux sources.
La mécanique en est simple : une bande de voleur à réunir, un audacieux braquage et, bien sur, à la fin, changement de perspectives et révélations spectaculaires. Le scenario est simple à l’extrême, au point de faire passer ceux des opus précédents pour des chefs d’œuvre de la littérature classique. Mais bon, Ocean’s eleven et Ocean’s twelve avaient réussis à faire rêver avec des scénarios poussifs et caricaturaux : ce qui compte c’est la réalisation, le jeu d’acteur et le rythme.
Nous retrouvons la plupart des comédiens des opus précédents, auxquels s’ajoute l’immense Al Pacino. Malheureusement, le film ne rend pas justice aux talents des acteurs. La faute au nombre invraisemblable de personnages : quatorze en comptant Bank, ce qui, pour un film de deux heures, donne une présence moyenne à l’écran de huit minutes par personnages.
Autant vous dire que le spectateur aura du mal à se sentir concerné par le destin de ces derniers. Quid donc de la performance du premier épisode, reste l’ambiance film de potes du second. Or, alors que Ocean’s twelve tenait la route en grande partie grâce à la bonne humeur communicative de ses interprètes, Ocean’s thirteen sombre presque immédiatement dans la morosité. Les comédiens ne semblent plus s’amuser et remplissent péniblement leur contrat, avec une sorte de déception dans l’attitude.
Film alimentaire ? La musique est par contre toujours irréprochable et dynamique. Pourtant, on se lasse à la longue des mêmes plans de Las Vegas et des scènes de braquages interminables servies sur de la musique endiablé. C’est le complexe Tarantino : bonne musique, excellente mise en scène mais ca parle de quoi ? Pour un peu on se croirait devant un épisode des experts : il ne se passe clairement rien : un mec force une serrure sur une musique de fou.
En enlevant la trame sonore, nous somme devant un épisode de Derick. L’effet est devenu artifice grossier. La réalisation demeure de grande qualité, les scènes se succèdent dynamique et fluides. Mais Soderbergh se contente de remplir son cahier des charges et l’ensemble perd en cohérence à tel point qu’on ne comprend pas complètement le braquage et son processus. Brouillon au possible, le film perd en crédibilité.
Rien n’est véritablement mauvais dans ce dernier opus de la trilogie Ocean mais c’est l’ensemble qui ne fonctionne pas Des scènes vues et revues, des clins d’œil lourdauds aux épisodes précédents et une brochette d’acteurs peu convaincus et donc peu convaincants font d’un spectacle prometteur une déception. Si le film reste tout à fait regardable, il souffre de la comparaison avec ses ainés.
Comme quoi, reprendre une recette gagnante à la virgule près ne suffit pas à donner vie a film. Pour le coup, se serait plutôt le contraire, plus qu’une copie de Ocean’s Eleven, c’est un mauvais remake.
NOTE : 10/20
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