Batman et Joël Schumacher

Joël Schumacher ou vomir sur un mythe après avoir trop bu de la sangria chaude sous un soleil de plomb et nu dans la merde !

En 1995, le nouveau projet cinématographique autour du dark knight sort enfin ! Exit Burton et sa vision de Batman et bonjour à Joël Schmacher et sa conception si particulière du cinéma !

Batman est alors au sommet de sa notoriété et les studios Warner se devaient de trouver un moyen de tout gâcher : ce moyen c’est Joël Schumacher !

En 1994, sur les hauteurs noires des Carpates, un groupe de cultistes du dieu fou Azathote  cherchent un moyen de hâter le retour des ténèbres dans le cœur des hommes. Parmi eux, un homme encapuchonné s’avance, un loup hurle au loin et le tonnerre retentit : c’est Joël Schumacher. Le silence tombe sur la congrégation lorsqu’il leur annonce son projet dément.

Phase I : Batman Forever

Date de sortie : 1995

batman foreverIl faisait beau en ce jour de 1995 ou, avec mon père, j’entrais au cinéma, la joie au cœur, une chanson dans la tête : j’avais treize ans et j’allais voir Batman au cinéma pour la première fois.

Il pleuvait lorsque nous sortîmes du cinéma et, sur le chemin du retour, j’essayais de me convaincre que ce film n’était pas si mauvais. Mais je sentais au fond de moi que mon enfance s’était envolée.

Des les premiers instants du film, impossible de se tromper : Batman est en train de se faire cracher dessus ! Costumes futuristes de merde et moule burnes en gros plan, une tendance qui ira en s’amplifiant.

Avec ce film, fini les décors grandioses, balayés par le mauvais goût le plus violent, fin de la mise en scène, de la psychologie des personnages ou même du scénario ! Aucune ficelle (gros cordage ?) ne nous sera épargnée. L’intrigue est à ce point misérable qu’elle s’exprime par d’interminables monologues du genre «  muuhaha, je vais devenir un méchant et pourquoi pas l’homme mystère !?! ».

Au Pingouin et à Catwoman succèdent Double Face et Edouard Nygma et la question se pose, douloureuse : pourquoi utiliser deux méchants quand on est incapable d’en réussir un seul ?

Ici, les acteurs cabotinent tout ce qu’ils peuvent : Jim Carrey se croit visiblement toujours sur le tournage de The Mask, Tommy Lee Jones, dans le rôle du bandit schizophrène Double Face, ici dénué de tout les aspects touchants et effrayants qui ont fait sa réputation, est haïssable.

Du coté des forces du bien, Val Kilmer remplace Keaton sous le masque du justicier de Gotham et le résultat, s’il n’est pas catastrophique, reste très triste. Chris O’Donnell se joint à l’équipe en tant que Robin (ah ! un Robin de trente ans, voila une innovation qu’elle est bonne !). Que dire de Nicole Kidman … incroyable cette psychologue réputée, amoureuse de Batman car il est couvert de latex (véridique).

Schumacher piétine tout sur son passage et, perdu dans l’ombre, Batman sanglote comme une merde.

Note finale : 10/20

Phase II : Batman et Robin

Date de sortie : 1997

batman robinSi Batman forever nous laissait sur une image du héros brisé et humilié, l’incroyable talent de Schumacher permet un retournement de situation. Constatons un surprenant renouveau dans le mauvais goût ! Ici, le réalisateur transcende avec maestria les règles du plus élémentaire bon goût cinématographique. Le scénario est un glaviot à la face de la bande-dessinée.

Chaque plan est fluorescent et ringard, chaque scène tombe à plat, un exploit inégalable. Dire que les décors outranciers participent pour beaucoup au fiasco ne rend pas suffisamment hommage à leur nullité. Les effets visuels sont à la hauteur du scandale et la tendance, amorcée dans le film précédent, de montrer en gros plan les fesses de chaque personnage en costume, tient lieu ici de véritable signature visuelle pleinement assumée. Le film en contient une bonne dizaine !!

Jamais acteurs ne furent plus mal choisis pour interpréter des personnages caricaturaux et minables. George Clooney est Batman (ahahahahaha…bon), O’Donnell rempile dans le rôle de Robin et Alicia Silverstone vient agrandir l’équipe dans le rôle de Batgirl et avec un talent à la hauteur du film. Du coté des vilains, désormais au nombre de trois, le carnage est encore plus virulent.

Si Arnold Schwarzenegger se sort avec de simples fractures de son rôle de Mr. Freeze, Uma Thurman compose une Poison Ivy qui donne envie de la gifler. Bane, qui dans la bande dessinée est le seul vilain à avoir failli tuer Batman en lui brisant les vertèbres, est ici résumé à une brute débile aux bras fluos (sic). En outre, pour la première fois, les phrases chocs prennent la place centrale dans les dialogues et sont ponctuées d’onomatopées sonores tirées des pires épisodes de Scoubidou.

Un petit mot sur les gadgets de Batman tels que la bat crédit card, (« Ne sortez pas sans elle ! »), les bat patins à glace et la bat bombe qui sont autant d’insultes au spectateur.

Sans doute le pire film à licence du monde, si l’on excepte Donjons et Dragons.

Au fond des abysses, penché au dessus du cadavre de Batman, Schumacher hurle sa joie mauvaise.

Note finale : 02/20 (pour l’audace)

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