Alien 4

Alien, la résurrection

Date de sortie : 1997

alien 4Ripley était morte, brûlée dans une cuve de métal en fusion. Impossible de se sortir de ce mauvais pas me direz vous ! C’est mal connaître Hollywood.

Des scientifiques, navrés de l’extinction de l’espèce la plus dangereuse et incontrôlable de l’univers, ont prélevé du sang de notre héroïne sur les abords chauffés à blanc de la cuve mortelle et, après deux cent ans de tentatives infructueuses, ont réussis à la cloner à l’identique afin de récupérer l’embryon de Reine alien qu’elle portait en son sein.

A l’identique ? Vraiment ? Pas tout à fait dans la mesure où l’ADN de Ripley et celui de la Reine se sont mêlés pour créer deux créatures hybrides.

Nos braves scientifiques, jamais lassés de répéter les mêmes erreurs grossières, se disent que ce serait une vachement bonne idée de reproduire des créatures afin de les étudier et de les utiliser. L’arrivée d’un vaisseau de contrebandiers va leur prouver qu’il existe des choses qu’on ne devrait pas remuer. Ainsi débute une nouvelle hécatombe.

Avec un pitch aussi navrant, le doute était permis. Mais incroyable, de ce postulat de base on ne peut plus bancal, Jean-Pierre Jeunet compose un film efficace qui tient la route.
Le réalisateur français nous offre une vision  novatrice du mythe alien par rapport à ses prédécesseurs. Du point de vue du traitement de l’image tout d’abord, Jeunet use des procédés esthétiques qui ont fait sa marque. Ainsi, les tonalités de couleurs tranchées dans la lignée du spectaculaire et onirique la cité des enfants perdus, l’usage de moyens informatiques extraordinaires pour l’époque contribuent à donner un cachet particulier au film.

Les effets spéciaux sont tout bonnement ahurissants pour l’époque et certaines scènes sont des modèles du genre (ex : l’alien qui nage). Du point de vue du style narratif le choix est fait en faveur de l’action pure, rapprochant l’ambiance du quatrième volet de la saga à celle du deuxième. Toutefois, le réalisateur français apporte plus de dynamisme à son film que n’en possédait celui de Cameron. En outre, bien que maillé de mises a mort impressionnantes, le film baigne dans un second degré qui en allège profondément le propos.

Le casting participe pour beaucoup de l’ambiance de cette production et c’est avec plaisir que nous retrouvons certains des acteurs fétiches de Jeunet (Ron Pearlman entre autres). Du point de vue du traitement de l’histoire, les personnages sont plus ambiguës et plus humains qu’à l’accoutumée et leur disparition tragique sont tout autant perturbantes que ne l’étaient celles des personnages du premier volet de la saga.

Du coté des innovations, le principe même d’hybridation entre humains et alien, tout en étant le point faible du scénario, devient un moteur de l’intrigue : clones ratés, reine alien non accomplie, reine qui accouche, foetus alien-humain et surtout l’incroyable être à la jonction des deux espèces nourrissent notre curiosité de spectateur.

Alien, la résurrection réussit, malgré un scénario bancal, à nous surprendre et à nous emmener là où nous ne l’attendions pas forcément. Avec sa réalisation léchée, il est esthétiquement très réussi et baigne dans une ambiance particulière qui correspond bien au propos du film. Au delà de cela, la réalisation de Jeunet est sans doute la plus sulfureuse et la plus ambiguë de la saga, ce qui lui permet de se distinguer de ses prédécesseurs de façon intéressante.

Note finale : 15/20

Ainsi, sur une période de vingt années, la saga Alien n’a jamais cessé de se renouveler et de nourrir son propre mythe grâce au talent de ses réalisateurs successifs et du changement de ton d’un volet à un autre.
La richesse de cette série tient donc dans sa diversité, diversité ou les seuls fils conducteurs sont les personnages de Ripley et de la créature qu’elle combat.

Une saga incontournable en somme !

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